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sábado, 21 de abril de 2012

La chanson de Jacky

Même si un jour à Knokke-le-Zoute
Je deviens comme je le redoute
Chanteur pour femmes finissantes
Même si j’leur chante "Mi Corazon"
Avec la voix bandonéante
D’un Argentin de Carcassonne
Même si on m’appelle Antonio
Que je brûle mes derniers feux
En échange de quelques cadeaux
Madame, je fais ce que je peux
Même si j’me saoule à l’hydromel
Pour mieux parler d’virilité
A des mémères décorées
Comme des arbres de Noël
Je sais qu’dans ma soûlographie
Chaque nuit pour des éléphants roses
Je chanterai ma chanson morose
Celle du temps où j’m’appelais Jacky

{Refrain:}
Etre une heure, une heure seulement
Etre une heure, une heure quelquefois
Etre une heure, rien qu’une heure durant
Beau, beau, beau et con à la fois

Même si un jour à Macao
J’deviens gouverneur de tripot
Cerclé de femmes languissantes
Même si lassé d’être chanteur
J’y sois dev’nu maître chanteur
Et qu’ce soit les autres qui chantent
Même si on m’appelle le beau Serge
Que je vende des bateaux d’opium
Du whisky de Clermont-Ferrand
De vrais pédés, de fausses vierges
Que j’aie une banque à chaque doigt
Et un doigt dans chaque pays
Et que chaque pays soit à moi
Je sais quand même que chaque nuit
Tout seul au fond de ma fum’rie
Pour un public de vieux Chinois
Je r’chanterai ma chanson à moi
Celle du temps où j’m’appelais Jacky

{au Refrain}

Même si un jour au Paradis
J’devienne comme j’en serais surpris
Chanteur pour femmes à ailes blanches
Que je leur chante "Alléluia!"
En regrettant le temps d’en bas
Où c’est pas tous les jours dimanche
Même si on m’appelle Dieu le Père
Celui qui est dans l’annuaire
Entre "Dieulefit" et "Dieu vous garde"
Même si je m’laisse pousser la barbe
Même si toujours trop bonne pomme
Je m’crève le cœur et l’pur esprit
A vouloir consoler les hommes
Je sais quand même que chaque nuit
J’entendrai dans mon paradis
Les anges, les Saints et Lucifer
Me chanter la chanson d’naguère
Celle du temps où j’m’appelais Jacky.

{au Refrain}

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